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Tsiganes de Jan Yoors.

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Tsiganes de Jan Yoors. Empty Tsiganes de Jan Yoors.

Message par Albin Mer 22 Jan - 20:08



Fiche de lecture

Tsiganes
Jan Yoors


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Sommaire :




I. Introduction

a) Biographie
b) Résumer


II. Contexte, Problématiques, notions et concepts inspirés de l’ouvrage

a) Contexte et définition de quelques termes
b) La justice et les lois tsiganes : « La Kris »
c) La « Kumpania »


III. Avis Personnel et influence sur la réflexion professionnelle du Moniteur Educateur


Tsiganes est un roman autobiographique écrit par Yoors Jan et publié en 1967 aux Etats Unis.
Cet ouvrage est la traduction conforme de l’édition américaine Gypsies.

Biographie :


Yoors Jan est né à Anvers en Belgique, fils d’un peintre et maître verrier qui était passionnée par la culture tsigane, andalouse, nomade et tout ce qui concerné les champs artistique et intellectuel.
Jan Yoors eu comme première langue le flamand mais très vite parla l’espagnol, le français et l’allemand. Ce qui le prépara rapidement à devenir l’homme qu’il a été.
A douze ans, Jan Yoors s’est enfui avec un groupe de tzigane et a ensuite vécu les dix années suivantes à faire des allers-retours entre sa famille de naissance et sa nouvelle famille (Les « Lovara », la kumpania de tsiganes avec qui il a vécu).
Deux vies sans que l’une ne morde sur l’autre, comme s’il avait la faculté de contrôler une double personnalité.
Jan Yoors ne fut donc pas très présent à l’école durant sa jeunesse ce qui ne l’empêcha pas d’acquérir différentes techniques dans de nombreux domaines artistiques.
Durant la seconde guerre mondiale, il était un résistant très actif pour faire le lien entre les alliés et les tsiganes. Il a été emprisonné et s’est échappé deux fois pendant la guerre (cela est expliqué dans son ouvrage « Crossing » publié en 1971).
Après la guerre, il se lance dans la tapisserie d’art ou il acquerra une renommée internationale.
Il s’installe à New York vers 1950, où il multipliera les métiers : plongeur dans un bistrot, photographe dans les quartiers de couleur, coréalisateur de film, et bien d’autre.
Il retourna bien sûr en Europe, pour tenter de retrouver et renouer avec les tsiganes qui avaient survécu à la guerre.
Désormais on peut trouver de nombreuses photos, peintures, estampes et sculptures de Yoors mais c’est bien son livre « Tsigane » qui sera et reste comme le cite Jacques Meunier « le livre le plus concret et le plus visuel jamais écrit sur les tsiganes ».
Yoors Jan meurt le 28 Novembre 1977 à New York à l’âge de 55 ans.


Résumer :

1ére partie :

Jan Yoors est un petit enfant de douze ans, vivant dans les Flandres.
Un beau jour en se baladant il observe un petit groupe de tsigane (kumpania) installer en campement.
Pendant longtemps il les observe et s’en approche lentement, jusqu'à ce que des enfants s’approchent. Rapidement il va sympathiser avec eux, il oublie le temps, se fait invité à partager la nourriture avec eux, et finit par s’endormir chez Pulika le chef de la kumpania.
Le lendemain, la kumpania lève le camp et Jan s’en réfléchir au lendemain, dans un rêve de liberté que son père artiste lui a transmit, se joint à eux.
Aucun tsigane ne l’en empêche, et de jours en jours il arpente les routes, protégé par Pulika et sa famille qui vont lui laisser une place à part entière dans le groupe. Il ne sera au début ni considéré comme rom ni comme gadje (non rom).
Ce voyage ne sera qu’une succession d’étonnements, d’émerveillements et de découvertes.
Jan Yoors rapidement apprendra les coutumes et habitudes des Tsigane Lovara tout comme leur langue le romani (Les Lovara sont les tsiganes appartenant a la Kumpania de Pulika).
Il revient dans sa famille 6 mois plus tard, ses parents ne critiquent pas sa fuite, et au contraire, lui diront qu’il fait se dont il veut de sa vie mais qu’ils seront toujours là pour lui en cas de problème. Jan Yoors se met alors à enchainer les voyages d’environ 6 mois avec la Kumpania de Pulika et les retours dans sa famille. Les roms l’appelleront d’ailleurs Vadni Ratsa (signifiant : oie sauvage).










2éme Partie :

Après de nombreux voyages, le voila à arpenté avec Pulika et sa famille la Russie, la Hongrie, La France, l’Espagne… où ils croiseront différents groupes de gitans grâce aux vurma (traces laissées par les tsiganes sur les routes afin de se retrouver entre eux) mais les gadje deviennent de plus en plus hostiles envers eux, même si les tsiganes ont l’habitude d’être rejeté par les populations locales.
Pulika adopte Jan Yoors, il est alors considéré comme un véritable tsigane.
Rencontre avec les « Tsurara »,  une autre kumpania de tsiganes, ayant une haine contre les gadje, et ne les respectant à aucun moment, à l’inverse des Lovara qui pensent que chacun a sa place. Ils feront le chemin ensemble plusieurs jours en combattant la faim, en isolant le campement et en fuyant perpétuellement les gadje et l’autorité locale qui éprouvé une haine contre les tsiganes due aux comportements des Tsurara.
Les deux kumpania se séparent.
On ne suit plus les vurma, toutes les kumpania vont dans la même direction.
Jan va découvrir ce qu’il pensait être une légende « La Kris ». Il y a alors un grand rassemblement de tsiganes de tous les pays, de différentes Kumpania et différents lignages roms.
Tout le monde porte ses plaintes, entre autre Pulika aborde le comportement des Tsurara envers les gadje qui devront payer pour avoir porter préjudice à la kumpania de Pulika avec leurs agissements.
Fin de la Kris, les roulottes se dispersent, s’en suit beaucoup de festivités (« Patshiva »), on parle mariage. Les hommes comparent les femmes, car ils doivent trouver une épouse à leur fils. Pulika en secret organise le mariage de Jan avec Djidjo une fille qu’il trouve très belle.
Jan apprendra cela par Keja (une des filles de Pulika avec qui il est très lié depuis sa première rencontre avec les tsiganes). Jan réussit à faire reporter le mariage à de futures années. S’en suit de nombreux mariages et Patshiva pour les fêter.







3éme Partie :

Appel de Paris dans une taverne pour Pulika. Jan part pour Paris rencontrer l’interlocuteur de Pulika. Il les rejoint et rencontre ainsi les premiers roms sédentaires avec qui, il tissera des liens. Il y a alors une arrivée nombreuse de tsiganes de tous les pays.
La France vient de déclarer la guerre.
Arrivée à Paris de Pulika et sa Kumpania. Puis rencontre avec Milosh le frère de Pulika que celui-ci n’avait plus vu depuis 17 ans.
Les roms d’où qu’ils soient, sont alors à la recherche de nouvelles terres où vivre en paix.
Mort de Milosh accompagné de nombreux chants pour célébrer les morts et se rappeler les anciens temps.


Epilogue :

1940, en pleine guerre l’exode commence. Les tsiganes n’eurent pas d’autre choix que de se joindre à eux mais la vécurent avec beaucoup plus de facilité car ils avaient l’habitude du voyage. La France est alors envahie, les tsiganes seront bien traités par les Allemands au début de l’occupation.
Leur philosophie de penser les poussent à aider les plus persécutés. Ils aideront les aviateurs anglais et petit à petit rentreront dans la résistance.
Approvisionner la clandestinité devint rapidement un monopole des gitans.
500 000 tsiganes moururent entre 1939 et 1945.









Contexte, Problématiques, notions et concepts inspirés de l’ouvrage :


Contexte et définitions de quelques termes :



On ne peut, même à l’heure d’aujourd’hui, pas vraiment définir l’origine des roms.
Tout porte à croire qu’ils sont originaires du nord de l’Inde.
Les tsiganes, (que l’on appelle aussi : rom, manouches, gitans,… en fonctions du pays dans lequel on se trouve) est un peuple nomade mais comportant maintenant des sédentaires arrivés en Europe vers le 8éme ou le 9éme siècle.
Ils partagent une langue commune : le Romani issue du sanscrit qui est un dialecte parlé en Inde, et leur religion est un mélange de « magie » pour certains, d’autre se sont convertis au cours des voyage au christianisme, et à l’islam.
Les roms ont toujours été et sont encore de nos jours persécutés en Europe. D’ailleurs le terme « tsigane » vient de l’allemand « Zigeuner » que l’on traduit par paria.
La majorité des roms étaient artisans ou artistes (forgerons, marchand de chevaux, musiciens, danseurs, cordonniers,…) et à partir des années 20, ils devinrent de plus en plus nombreux à être commerçant.
C’est à cette époque que ce déroule le roman biographique de Jan Yoors.
Les tsiganes étaient alors en déclin pour les véritables nomades, comme la  kumpania de Pulika dans laquelle Yoors à voyager.
La plupart étaient sédentaires ou bien ne se déplacer que durant certaines saisons.
Le Roman se situe dans un contexte qui allait devenir de plus en plus difficile pour les tsiganes et le reste de l’Europe, celui de  l’avant guerre.





La justice et les lois tsiganes : La Kris :

Les roms ont leur propre jurisprudence «  La Kris », qui repose sur un système complexe de lois et de liens.
Ce qui contredit ainsi l’idée de se que l’on se fait généralement d’eux, comme quoi il mène une vie totalement libre.
Pour les tsiganes peut importe le gouvernement, ils pensent que celui-ci aura pour but, d’accumuler toujours plus de richesse jusqu'à l’épuisement.
Tandis que dans leur loi il est autorisé de voler, mais seulement ce dont on a besoin dans l’immédiat pour la survie du groupe.
Le pouvoir de la Kris repose seulement sur le respect qu’elle impose, car les membres qui la constitue sont respectés, donc les décisions prises par elle, ne pourra être que juste.

Il y a comme une organisation politique qui se forme lorsqu’il y a la Kris, mais celle-ci n’a pas de pouvoir central.
La Kris ne possède pas de pouvoirs exécutifs mais à le pouvoir d’organiser la cohésion sociale chez les roms.
Les membres changent en permanence et ce sont des anciens de tous les lignages et de toutes les kumpania présentes.
Elle peut se réunir dans n’importe quel lieu pour traiter tous types de problèmes.
Elle réglemente tous les actes de la vie quotidienne pour aider au bon fonctionnement du groupe, permet de punir les débordements et prévoit les futures situations que peuvent rencontrer les kumpania.

Dans les recherches que j’ai faite en rapport avec l’ouvrage les sociologues et ethnologues se mettent d’accord sur le fait que ce système ainsi que ses valeurs sont depuis une quinzaine d’année remis en question. Et n’est aujourd’hui plus très crédible, ni efficace.
Cela est du à quelques jeunes et kumpania ayant d’autre façon de penser que la majorité et au fait que les problèmes évoluent avec le temps.
Pour résumer la Kris représente tout de même l’autorité suprême chez les tsiganes.



La Kumpania :

La Kumpania est un groupe de tsigane  composé de plusieurs caravanes ayant un lien familial ou ayant des convictions semblables. Dans le livre, Jan Yoors est intégré à la Kumpania de Pulika son père adoptif.
La kumpania est un tout, qui se décompose puis se reforme suivant les circonstances.
Des liens se forment, d’autres vont se défaire mais tous vont rester fidèle à celle-ci.
Le chef est appelé « Kapo » avant la 2nde guerre mondial puis on changera son nom par  « Rom Baro » qui signifie grand homme.
Ceci est un grade honorifique dû à la sagesse et à l’ancienneté, mais il n’a pour autant aucun avantage matériel. Car les roms, comme le dit Jan Yoors : « on mesure la valeur d’un homme à la responsabilité qu’il est capable d’endosser ».

De plus ils n’ont pas réellement besoin de chef. La seule forme de discipline est l’autodiscipline et la peur de passer devant la kris ; on fait appel à sa responsabilité.
Les Kumpania usent de moyens de défense contre les gadje, la première est leur pauvreté apparente, la seconde leur mobilité, et tous les mythes exagérant la réalité qui tourne autour des gens du voyage. Par exemple celui des « Rois tsigane » qui sont en réalité les plus imbéciles ou orgueilleux du groupe et élus pour cela, et bien sûr pour que les gadje en parlent.
De plus, les roms se montrent le plus discret possible dans les rapports qu’ils ont avec les gadje.
Les différentes caravanes d’une kumpania laissent des « Vurma » le long des routes pour se retrouver. Un rom qui voit une Vurma est obligé de la suivre, c’est une marque que seul les roms connaissent, le secret est d’ailleurs jalousement gardé.
Lorsqu’un grand nombre de caravanes se retrouvent, on organise des « Patshiva », ces fameuses fêtes où l’on mange, boit, danse et chante pendant plusieurs jours.
Lors des Patshiva tout le monde doit être comblé, surtout ceux ont le moins de moyens, que l’on traite alors comme des rois.

Ainsi pour résumer, je dirais que la Kumpania est ce qui organise la cohésion social, tout comme la Kris, et ce qui permet de garder une même ligne de conduite entre tsigane de différents pays.
Avis Personnel et influence sur la réflexion professionnelle du Moniteur Educateur :

J’ai tout de suite été attiré par le livre « Tsigane », car j’étais curieux d’en apprendre plus sur cette culture.
Je n’ai pas été déçu, cette autobiographie ressemble à un roman fantastique, où l’on voyage dés les premières pages. On y découvre de nombreux secrets tsiganes : pourquoi les femmes lisent les lignes de la main, pourquoi ils s’habillent de telles façons, le secret des Vurma, de la Kris, et de nombreuses autres habitudes culturelles.
Cet ouvrage nous pousse à rêver de liberté, mais nous met aussi face à la réalité :
Les tsiganes ont une vie très rude et solitaire malgré le fait qu’ils vivent en communauté.
La  culture manouche peut parfois être choquante mais compréhensible à la fois.
Seul la place de la femme comme elle est décrite dans le livre parait très difficile et précaire.
Le fait que Jan Yoors ai été tsigane parmi les tsiganes nous donne une vision très réaliste, on se perd parfois a incarner son personnage, en rentrant dans son intimité.
Il a à la fois un regard amoureux, mais aussi scientifique lorsqu’il décrit la vie quotidienne.
Je pense d’ailleurs que cette culture ne pourrait finalement pas exister, sans la place et le rôle que prennent les gadje.
Ce roman a plus de 50 ans et je me demande qu’elle a été l’évolution de cette culture  jusqu’à aujourd’hui.
Avec un peuple nomade, libre, suivant ses propres lois, mais traversant des états qui de plus en plus « contrôle » leurs populations.
Je conseille donc ce livre passionnant à tous ceux qui souhaite travailler auprès de population tel que les tsiganes.

Albin

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Date d'inscription : 22/01/2014
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Localisation : Avignon

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